" la longue file s avance, lentement, imperturbable, silencieuse. Les vaisseaux du desert grognent, de temps a autre, mecontents d etre si charge.
La sueur trouble la vue des hommes, tenant un baton dans une main, la corde des chameaux de l autre. ils avancent, ils avancent comme leurs peres et comme le pere de leurs peres.
Bientot l horizon s agite, danse et surgit trois immenses colonnes, de hauts murs et des coupoles eclatantes sous le soleil.
Alors, un des hommes s ecrie, voici Boukhara, mes amis"...
Boukhara est tout comme Samarkand une des plus vieilles cités de l'Asie centrale.
En 22 siècles d'histoire, la ville a connu bien des retours de fortune, passant des mains des conquérants dans celles des potentats locaux. Mais, elle a toujours occupé une place dominante parmi les villes et les agglomérats de royaumes de l'Asie centrale.
Au Xe s., âge d'or de la ville, attire savants, poètes, artistes, architectes renommés. Elle était une étape sur la Route de la Soie et les caravanes traversant le Kyzyikoum pouvaient voir la flamme qui brulait en permanence tout en haut du Grand minaret, le phare du désert.
Une fois passée la porte de la ville, la caravane se perdait dans le labyrinthe des ruelles étroites...